Angola : Dos Santos part mais reste au pouvoir
Depuis le mercredi 23 août 2017, M. José Eduardo Dos Santos n’est plus officiellement le président de la république d’Angola. Mais a-t-il vraiment quitté le pouvoir?
L’élection de M. Joao Lourenço, candidat du MPLA (Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola, le parti au pouvoir), aux élections générales organisées dans le pays, a quelque peu déçu les partisans de l’alternance. En effet, l’annonce faite le 02 décembre 2016 par le président sortant, M. José Eduardo Dos Santos, de ne pas briguer un autre mandat, a suscité bien des espoirs. D’aucuns voyaient un message fort adressé par le désormais ex-chef Etat à ses pairs. Il emboîtait ainsi le pas au sénégalais Léopold Sédar Senghor et à l’icône sud africaine Nelson Mandela qui , avant lui, ont tracé le chemin d’une alternance réussie en Afrique. Quoi qu’il en soit l’ancien combattant léniniste a bel et bien décidé de déposer les armes. Mais en avait-il le choix ?
Le choix de la raison
Âgé de 74 ans et rongé par la maladie, José Eduardo Dos Santos régnait sur un pays à l’économie exsangue. Avec la chute des cours du baril, première ressources du pays, Les fractures sociales se sont exacerbée. Un risque de soulèvement était alors possible. Car excédée, la population aurait eu besoin un jour ou l’autre de changement. A-t-il peut être pensé à ce qui est advenu au burkinabé Blaise Comparé ? En bon stratège, l’ancien ingénieur en pétrole a décidé de partir. Mais , celui dont les détracteurs disent très doué en manipulation a bien préparé ses arrières.
Pouvoir, argent et fortune
En nommant des proches dont le nouveau président élu et deux (2) de ses enfants aux postes clés de son parti, il s’agissait pour Dos Santos d’assurer sa domination sur le pouvoir. Mais que représenterait un pourvoir sans l’argent ? Il propulse alors sa fille Isabel à la tête de la SONANGOL, le fleuron de l’économie angolaise et l’une des plus grandes firmes du continent. En outre la fortune personnelle de celui que l’on surnomme Zedu serait estimée à plus de 15.500 milliards de FCFA (23.6 milliards d’euro).
Depuis les jardins dorés de sa résidence de retraite, Joes* peut se la couler douce. Il peut écouter tranquillement son 33 tours enregistré lorsqu’il était encore étudiant en union soviétique . Le pouvoir et le porte-monnaie sont bien gardés. Les partisans de alternance, eux, devront repasser…
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